Enfant, j’avais MON arbre, au milieu de tant d’autres d’ailleurs. Une si belle et sauvage campagne, si naturellement débridée ! Stratégique, mon chêne dominait de loin la maison et me permettait d’en faire autant avec ma famille ! J’observais, simplement, cachée dans mes feuillages. Je m’en amusais. J’écoutais le bruit du vent, m’étonnais des valses sans fin de toutes sortes d’insectes ailées, j’étais bien. Tout en haut, haute et perchée. Depuis, traverser un parc, un jardin, passer quelques boulevards ou artères bordés d’arbres est toujours une large réjouissance, un peu innocente, j’en conviens, mais tellement jubilatoire. Si les villes étaient plus désertes, alors j’enlacerais les troncs des plus beaux arbres, caresserais leur écorce, et resterais là, à les contempler… des heures durant, au moins.